Document

• Auteur(s)Toulouse-Lautrec, Henri de
• Auteur Années1864-1901
• Titre"Il y a en effet..."
• Date et lieu de création[1893-1901]
• Langue(s)fre

Publication, distribution

• Contexte-intertexteDans cette lettre, il est question des dessins exécutés par Toulouse-Lautrec représentant l'actrice et célèbre chanteuse française Yvette Guilbert (1865-1944) parus dans un numéro particulier du Figaro Illustré. Le peintre répond à un interlocuteur inconnu qui lui aurait demandé s'il avait été l'auteur des illustrations de la chanteuse en train de faire le grand écart; et Lautrec de répondre : "Il y a en effet / eu des dessins rehaussés / d'Yvette Guilbert / dans le figaro en / question mais / aucun faisant / le grand écart / que je sache". Toulouse-Lautrec fournit ensuite des détails sur l'exécution des dessins en question (sur calque ou directement sur papier bristol) et indique comment reconnaître leur authenticité : il précise dans son post-scriptum qu'il s'agit de dessins signés de son monogramme. Le peintre ajoute que les dessins en question lui ont été achetés par M.M. Boussod et Valadon.
  René Valadon (1848-1921) et Léon Boussod (1826-1896) étaient les associés d'Adolphe Goupil (1806-1893). Boussod prit la direction de la société qui devint "Goupil & Cie - Boussod, Valadon & Cie successeurs" dominant le marché de l'estampe et de l'art. En 1892, la société prend pour associés M. Manzi et M. Joyant tous deux amis de Toulouse-Lautrec. Il est possible donc que leur collaboration date de cette année. C'est d'ailleurs à partir de 1892 que Toulouse-Lautrec collabore de manière épisodique comme illustrateur au Figaro Illustré.
  
  Les illustrations de Toulouse-Lautrec représentant Yvette Guilbert sont les suivantes, d'après Paul de Lapparent (Cf. bibliographie)Toulouse-Lautrec :
  - "Yvette Guilbert, Linger-longer-loo", publiée dans Rire du 24 décembre 1894, avec monogramme rouge, vendue à M. Bernheim en 1903 (p.36)
  - "Le divan japonais", illustrant Jane Avril. Affiche. Maquette du trait avec les lettres esquissés. Jane Avril, assise près de l'orchestre écoute la chanteuse, Yvette Guilbert derrière elle (p.198)
  - "Yvette Guilbert, debout de profil, tournée vers la droite, corsage vert largement échancré, elle lève le bras gauche au-dessus de sa tête, le bras droit pendant en arrière. Elle porte ses grands gants noirs. Aquarelle en haut". Monogramme. Publiée dans le Figaro Illustré, n°40 de Juillet 1893 (p.199)
  - "Yvette Guilbert, debout, près de la rampe, la tête renversée, le regard aux frises, le cou tendu. Son corsage vert largement échancré est retenu par des épaulettes à nœuds de rubans. Gantés de noir, les bras retombent le long de la jupe à plis droits, striée de bandes vertes et lie de vin. Aquarelle en haut". Monogramme. Illustration n°6 du Figaro Illustré, n°40, Juillet 1893, vendue à Max Lender. (p.199)
  - "Yvette Guilbert saluant. L'actrice se tient à un portant de sa main gantée noir jusqu'au coude, l'autre bras tombant. Yvette vient saluer le public. Elle est de face, masque de clown. Sourcils remontés, nez épaté, bouche en coup de sabre. Robe verte et cheveux jaune roux. Dessin au crayon noir rehaussé d'aquarelle". Signé et monogramme. Recherche pour l'Album : Yvette Guilbert, 1894, vendue à M. Lévêque en 1913 (p.206)
  - "Aux ambassadeurs ou Gens chics. Signé Lautrec. Contrefaçon du sujet parue dans le Figaro Illustré, n°40, du Juillet 1893. Dans le sujet, il y a en outre une seconde contrefaçon : Yvette Guibert, de profil. Illustration suivante du même article du Figaro Illustré. Dans le tableau original Yvette Guilbert est de face" (p.274)
  - "Portrait d'une chanteuse. Calque. Elle est debout sur la scène, dans le bas, on aperçoit les mains d'un souffleur. Signé en haut à droite". Vente Manzi 1919 (p.228)
  - "Les gants noirs d'Yvette Guilbert" (p.137)
  - Numéro spécial du Figaro Illustré n°145 d'avril 1902 (avec 37 illustrations de Toulouse-Lautrec) ne contient qu'une seule illustration de Guilbert portant le monogramme.
  
  Comme il est question dans cette lettre d'une illustration d'Yvette Guilbert faisant le grand écart, et que Guilbert n'était pas danseuse, il est possible que l'interlocuteur de Toulouse-Lautrec ait confondu avec une célèbre danseuse contemporaine évoluant dans le même milieu nommée "La Goulue", de son vrai nom, Louise Weber (1866-1929), célèbre pour ses grands écarts et ayant fait l'objet de plusieurs illustrations de Toulouse-Lautrec (dont certaines la représentent, justement, en train de faire le grand écart).

Edition

Description matérielle

• TypeManuscript
• CollationUn bifeuillet (= 2 fols 205 x 133 mm) de papier brun vergé. Pliure horizontale médiane.
  Texte autographe à l'encre violette sur tous les feuillets. Sans rature ou correction. Absence d'adresse ou de date. L'auteur a écrit le texte en suivant cet ordre : fol. 1r, 2r, 1v puis 2v. Sur le fol.2, le texte a été écrit en suivant le sens oblong, il s'agit de la fin de la lettre suivie de la signature "H. de Toulouse Lautrec", le fol. 2v contenant un post-scriptum signé "T-L". Tache d'huile au milieu du pli intérieur du bifeuillet. A l'angle supérieur gauche du fol. 1r : inscriptions au crayon à papier effacées.

Remarques

• Remarques généralesLettre autographe signée dans laquelle il est question de dessins exécutés par Toulouse-Lautrec représentant l'actrice et chanteuse française Yvette Guilbert (1865-1944) parus dans un numéro particulier du Figaro Illustré.
• BibliographieLapparent, Paul (de), Toulouse-Lautrec, Rieder, Paris, 1927 : GALLICA

Identification

• ConstellationManuscrits Autographes
• PID2166
• Cotems. Bodmer T-19.1