Document

• AuthorsMaupassant, Guy de
• Author Years1850-1893
• TitleUne Répétition
• Remainder of titleComédie en 1 acte, en Vers
• Event Date Place[1875-1879], 17 rue Clauzel, Paris
• Language(s)fre

Publication, distribution

• Context-IntertextMaupassant rend compte le 6 octobre 1875 dans une lettre à sa mère qu'il commence à écrire sa comédie Une Répétition. Au mois de mars 1876, il s'émeut dans une lettre à Robert Pinchon qu'elle ne soit pas jouée: "Quant à moi je ne m'occupe pas de théâtre en ce moment ; je trouve que décidément les directeurs ne valent pas la peine qu'on travaille pour eux !!! Ils trouvent, il est vrai, nos pièces charmantes, mais ils ne les jouent pas ; et pour moi j'aimerais mieux qu'ils les trouvassent mauvaises et qu'ils les fissent représenter. C'est assez te dire que Raymond Deslandes juge ma Répétition trop fine pour le Vaudeville."
  
  A la demande de l'éditeur Paul-Victor Stock, Maupassant retravaille son texte au cours de l'été 1879: "Encouragés par le succès de cette très jolie comédie [Histoire du vieux temps], nous demandons à son auteur, lors d'une de ses visites, de nous donner pour notre recueil de Saynètes et Monologues une petite pièce semblable. Il accepte, se met au travail et deux mois après, le 21 août 1879, il nous apporte le manuscrit de Une répétition, comédie en un acte en vers à trois personnages - dont deux en costumes Louis XV - et madame Tresse, ma tante, à qui il a affaire, de lui offrir « généreusement » cinquante francs !" (cf. Paul-Victor Stock, Memorandum d'un éditeur, 2e série, Paris, Librairie Stock, 1936, pp. 107-118)
  
  Maupassant conteste vigoureusement le prix offert auprès de la veuve de l'éditeur Tresse: "Madame, toute affaire d'intérêts me paraît si difficile à aborder que j'accepterais n'importe quelle proposition plutôt que de soulever une objection. C'est ce qui m'est arrivé chez vous hier soir ; et je me disais en m'en allant que je ne devrais traiter ces questions que par correspondance. J'ai accepté vos conditions, reculant devant une discussion d'argent. Permettez-moi cependant de vous faire remarquer que notre traité me met dans une situation dure et embarrassante ; et je ne doute point que vous ne reconnaissiez la justice de mes raisons. Vous m'avez demandé de faire pour votre recueil une petite pièce, avec des costumes Louis XV. Comme vous devez vous le rappeler, j'ai d'abord hésité à cause des travaux entrepris qu'il fallait interrompre pendant quelque temps. Vous avez insisté, témoignant un vif désir d'avoir cette pièce, et alors, pour commencer avec votre maison des rapports qui pourront, je l'espère, durer fort longtemps, je me suis mis à l'œuvre, sans même vous interroger sur la rémunération à en attendre. J'ai travaillé deux mois. J'ai, en outre, remanié ma pièce sur votre demande : et vous m'offrez 50 francs ; juste ce que me rapporte en ce moment chaque chronique que je fais pour les journaux et qui me prend au plus deux heures." (extrait de sa lettre du 22 août 1879)
  
  Les deux parties trouvent toutefois rapidement un accord, puisque Maupassant signe le 3 septembre 1879: "Je reconnais céder à madame Tresse le droit d'impression et réimpression dans le tome six de Saynètes et monologues, d'une saynète de ma composition intitulée Une Répétition. Cette cession est faite moyennant la somme de cent francs que je reconnais avoir reçue en signant le présent traité. Si cette saynète est jouée sur un théâtre quelconque madame Tresse s'engage à faire les frais d'un tirage à part." (cf. Paul-Victor Stock, op. cit.) La pièce ne sera cependant pas jouée avant le mois de mai 1904, à Rouen, plus de dix ans après la mort de l'auteur. Elle fera comme convenu l'objet d'un tirage à part, paru chez Stock en 1910.
  
  Gustave Flaubert estima beaucoup cette courte comédie en vers : "Parlons d'abord de la Répétition, puis nous causerons de Boule de Suif. Eh bien, c'est très, très gentil! Le rôle de René ferait la réputation d'un acteur, et c'est plein de bons vers, tels que le dernier de la page 53. Je ne vous signale pas les autres, étant trop pressé. La volte-face de l'amant et l'arrivée du mari sont dramatiques. C'est amusant, fin, de bonne compagnie, charmant. Envoyez donc un exemplaire de ce volume à la princesse Mathilde, avec votre carte fichée à la page de titre. Je voudrais bien voir jouer cela dans son salon!" (lettre à Maupassant du 1er février 1880)
  
  Le manuscrit Bodmer présente une première version du texte, qui ne sera pas reprise dans l'édition originale, ni dans aucune autre des suivantes. Mis au propre dans un premier temps par l'auteur, probablement au cours des années 1875-1876, en vue de sa représentation au Vaudeville, le texte fut ensuite retravaillé, sans doute à l'occasion de la commande de la librairie Stock, à l'été 1879. Particulièrement marqué par les modifications successives que lui apporta son auteur, ce manuscrit constitue un témoin exceptionnel du travail de composition de Maupassant.

Edition

Description material

• TypeManuscript
• CollationManuscrit de travail de l’auteur, présentant de nombreuses ratures et corrections autographes. 23 feuillets de papier in-4, originellement placés dans un bifeuillet de papier bleu au nom et à l’adresse de l’auteur. Foliotation allographe, au crayon de papier, visible à l'angle supérieur droit du recto des feuillets. Réglure par pliage, marge à gauche. Texte en vers mis au propre, écrit à l’encre noire (répliques) et rouge (didascalies), au recto des feuillets. Corrections écrites à l’encre et au crayon de papier, au verso des feuillets dans le cas des remaniements les plus conséquents. Plusieurs campagnes de rédaction : texte mis au propre dans un premier temps, corrigé en deux temps, d'abord à l’encre puis au crayon de papier. Traces de grattage visibles sur certains feuillets, par ex. fol. 23r.
• BindingReliure maroquin bradel rouge janséniste.

Remarques

• AbstractManuscrit de travail de l’auteur, présentant de nombreuses ratures et corrections autographes. Premier état connu du texte, variant sensiblement de l’édition originale de cette œuvre dramatique en vers.
• Bibliography- Edition originale dans Saynètes et Monologues, 6e série, Paris, 1879, pp. 49-68 : GALLICA
  - Edition en volume séparé Une répétition, Stock, Paris, 1910 (26p.)
  - Edition dans les Œuvres complètes, vol. « Théâtre », Louis Conard, Paris, 1910, pp. 1-23 : WS

Identification

• ConstellationManuscrits Autographes
• PID2417
• Shelf Markms. Bodmer M-23.2*